1^er dimanche de Carême l^re lecture : Gn 9/8-15 2^e lecture : 1 P 3/18-22 Évangile : Me 1/12-15

Dieu engagé dans la Création à la vie, à la mort

Les lectures que nous venons d'entendre: d’une part le souvenir du déluge et d'autre part le séjour de Jésus dan» le désert où II est tenté, évoquent un contraste très saisissant puisque le déluge représente dans les perspectives de la Genèse un châtiment effroyable où toute l'humanité pécheresse périt, sauf Noé et es siens, pour que renaisse une nouvelle humanité

Au contraire, le récit de l'Évangile nous introduit dans le mystère de Jésus-Christ, dans le mystère de cette tentation qui préfigure déjà la passion de Nôtre-Seigneur. Vous avez dans la mémoire ces tentations. Le diable fait miroiter une voie facile, la voie du miracle qui écarterait toute embûche de Son chemin, qui Le préserverait de toute souffrance et qui fera éclater en Jésus la puissance de Dieu en Sa qualité de Fils de Dieu.

Notre-Seigneur repousse ces tentations par les textes que vous connaissez bien, et II s'engage par là même dans la voie de la Passion. Car il y a, justement, dans la tentation comme une bifurcation pour Notre-Seigneur: II est au début de Sa vie publique et doit s'engager selon Sa vocation et selon Sa Mission qui est justement de choisir la voie difficile qui aboutira à l’agonie, à la mort, en un mot à un échec, à un avenir de ténèbres et sans espérance, qui aboutit au cri sufr la croixl: «Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?» (Mt 27/46).

Notre-Seigneur en choisissant cette voie sait à quoi II s'expose, les conséquences de ce choix difficile, II sait qu'il va revêtir toute la culpabilité humaine, qu'il doit faire contrepoids, par le prix de Sa vie, à tous les refus d'Amour à travers toute l’histoire.

Dieu n’est pas un Dieu immuable, loin de nous,, indifférent à notre histoire ; En Jésus, Dieu est engagé dans notre destinée, engagé dans notre vie, engagé dans l'Histoire du monde jusqu'à la mort de la Croix, car le bien n'est plus d'accomplir un commandement et de se soumettre à une loi, le bien c'est d'aimer Quelqu'un qui est l'Amour, Quelqu'un qui ne cesse de s'offrir sans s'imposer jamais, Quelqu'un qui, intérieur à nous-mêmes, ne cesse de nous attendre.

Nous sommes donc invités à retrouver à travers ces lectures, à travers l'Évangile tout particulièrement, à retrouver le Visage l'Amour du Dieu vivant. Et l'on y trouve alors plus profondément cette compassion infinie qui lie le sort de Dieu au nôtre et qui fait |que Dieu est frappé dans toutes les maladies, blessé de toutes les blessures, agonisant dans toutes les agonies, et mourant de toutes les morts, comme II est compris d'ailleurs dans toutes les catastrophes qui peuvent atteindre le monde animal, végétal et minéral.

C'est un Dieu essentiellement engagé, un Dieu essentiellement compatissant, c'est un Dieu qui participe infiniment à la vie de la créature, c'est un Dieu qui Se révèle en Notre-Seigneur, comme cœur qui bat dans le nôtre.

Alliance de Dieu avec Noé qui a échappé au déluge

Lecture du livre de la Genèse (Gn 9, 8-15)

Dieu dit à Noé et à ses fils : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre, tout ce qui est sorti de l’arche. Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. » Dieu dit encore : « Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à jamais : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l’arc apparaîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous, et tous les êtres vivants : les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire tout être de chair. »

– Parole du Seigneur.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1,12-15. Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »